L’histoire de Gilbert Stimpflin, intervenant au Forum des services du 24 Novembre 2009.
En 1999, le patron d’Idea-Service, spécialisé dans le travail temporaire, avait participé fortuitement à une mission de chefs d’entreprises alsaciens à Montréal. Il ne l’a pas regretté. Lorsqu’Alsace International, qui s’occupe de prospection à l’étranger pour les trois collectivités alsaciennes, veut convaincre des PME de se lancer sur le marché québécois, ses chargés de missions font appel à Gilbert Stimpflin. Ce Mulhousien de 57 ans, passionné et volubile qui truffe volontiers son propos d’alsacien, dirige avec une associée quatre bureaux de travail temporaire et de placement en Alsace, et deux dans le Pays de Bade. Son objectif est d’ouvrir une dizaine d’agences au Québec. Pourtant, c’est presque par hasard que le patron d’Idea-Service avait accompagné, il y a neuf ans, une délégation de restaurateurs à Montréal. N’ayant pas les mêmes centres d’intérêt qu’eux, il s’est tourné très vite vers la Chambre de commerce française pour des contacts. « J’étais persuadé que notre manière de travailler pouvait s’adapter au Québec », observe-t-il. Pour cela il a ciblé deux domaines qu’il connaissait, la logistique et la maintenance industrielle. Mais il n’a pas été aisé de « trouver des responsables d’agences acceptant de présenter des intérimaires, à 7 h du matin, aux clients, et répondant encore au téléphone à 22 h ». C’est à ce prix que Gilbert Stimpflin, qui avait quitté son employeur mulhousien en 1992, avait réussi à monter sa propre société à Haguenau, et à la développer, jusqu’à faire travailler 700 intérimaires en Alsace. Deux agences au Canada . Au bout de trois ans, le bilan s’est révélé positif. Aujourd’hui, Idea possède deux agences au Canada qui font travailler 370 intérimaires et assurent 120 recrutements par an. Et son patron va finaliser le rachat d’une entreprise québécoise. Gilbert Stimpflin — qui se rend tous les deux mois à Montréal — fait volontiers profiter ses collègues de son expérience. Il y a facilité l’implantation d’une dizaine d’entreprises alsaciennes et allemandes. Car entre-temps, il avait dû, pour s’adapter à la législation allemande, s’implanter outre-Rhin… « Comme a dit François Loos, il faut chasser en meute. Le plus important, c’est le réseau », assure ce militant de la CGPME qui a demandé à ses collaborateurs québécois de s’engager « sur le terrain ».
Extrait d’un article de Yolande Baldeweck – L’Alsace (2008)